28 juillet 2014
~ Il y a un mois, je suis allée rendre visite à mes parents en matinée et j’ai été étonnée de retrouver mon père dans son lit, en sueurs, et surtout, d’apprendre qu’il était en douleur depuis des heures! J’ai téléphoné le 911 et les ambulanciers sont venus l’évaluer pour ensuite le transporter à l’urgence de l’Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal (HSCM).
À ce moment, j’étais loin de me douter de ce qui allait survenir. Sans le savoir, j’accompagnais mon père dans ses dernières heures de vie! Ouf, comme cela me fait de la peine d’écrire ça… j’ai les larmes qui me coulent sur les joues et je m’arrête, car là, je ressens déjà le besoin de pleurer…
L’inimaginable est arrivé vers midi trente, quand mon père a fait une hémorragie interne (suite à une rupture d’anévrisme). Donc, à mon insu, il est décédé devant moi. J’ai aussitôt alerté l’infirmière et l’équipe l’a immédiatement pris en charge. Ils ont tenté de le réanimer. Malheureusement, sans succès.
Comme j’étais en état de choc, l’une des gentilles infirmières, Nathalie Gauthier, m’a pris par la main et m’a permis d’aller parler à mon père quelques minutes avant de le « débrancher » afin que je puisse le voir et m’excuser de m’être chicanée avec lui lors des deux dernières journées. J’ai pu ainsi me soulager un peu de la culpabilité et pu aussi lui dire comment que je l’aimais pour une dernière fois… Ouf, comme cela fut difficile et émouvant!
Lorsque ma mère est arrivée en fauteuil roulant, elle a eu le choc de toucher les bras froids de mon père et de le trouver déjà mort. Elle a spontanément pleuré… et j‘ai pleuré avec elle. Ce fut un moment très pénible pour moi de voir ma mère pleurer comme je ne l’ai jamais vue!
Une chance que j’étais entourée et supportée par mes deux grandes amies, Julie et Véronique, ainsi que ma cousine Nathalie et mon oncle Léo. C’est grâce à leur présence, leur douceur, leur sensibilité et leur soutien que nous avons pu passer à travers ce « cauchemar ». Toutefois, je ne vous cache pas que je souhaitais tellement me « réveiller » pour éviter d’accueillir et de vivre cette dure réalité!
Ensuite, puisque nous sommes croyants, j’ai demandé au personnel de l’hôpital qu’un prête vienne nous rejoindre à la chambre privée afin de donner à mon père son dernier sacrement. Père Gérard Ngendahayo nous a accompagnés avec un calme incroyable, une grande compassion et une belle attention. Par exemple, au moment de dire la prière, il nous a proposé de faire un demi-cercle autour de mon père, de se tenir chacun par une main et de toucher mon père avec l’autre. Ce fut très touchant et apaisant d’être connectés avec lui, de faire partie d’un cercle de vie et d’une divine énergie!
Par la suite, l’équipe nous a accordé une autre heure pour dire nos derniers adieux. Et, je vous confie que je n’étais pas prête. En fait, je crois qu’on ne l’est jamais. Toutefois, je réalise aujourd’hui comment cela fut un privilège d’avoir pu bénéficier de ce temps, ces deniers moments… si douloureux, mais si précieux.
J’aurais beaucoup à vous partager, à vous raconter. Par exemple, quelques heures après le retour à la maison, ma mère a ressenti un malaise au cœur… et donc, le même soir, je revivais le même scenario : départ en ambulance et de retour à l’urgence! [Soupir]… comme j’ai trouvé ça pénible! Je suis même émue de vous partager que je me suis dis « Mon Dieu, je vous en prie, n’enlevez pas mes deux parents dans la même journée… car, je vais capoter!! »
Heureusement, ma mère a survécu… Donc, un jour à la fois, j’apprends à vivre sans la présence de mon cher papa. Et une heure à la fois, j’essaie de prendre soin de moi et de ma chère maman!
« Je suis profondément convaincue que pour sortir du vécu souffrant de son deuil,
il faut accepter d’y entrer. »
~ Louise Racine
Pour m’aider, j’ai besoin de câlins divins qui me font tellement de bien! Et, j’ai aussi besoin de soutien…. de parler et d’être écoutée, de pleurer et d’être consolée. Je dirais même qu’en ce moment, j’ai besoin qu’on prenne soin de moi pour m’aider et me réconforter. En fait, je suis touchée de réaliser, et de vous partager, que j’ai besoin de la relation! Et oui… car c’est la compassion, l’affection et les gestes de bonté des gens qui me permettent de vivre une autre journée sans lui, et avec autrui!
Ceci dit, en tant qu’enfant unique, je trouve ça difficile de créer un équilibre entre toutes les tâches « à faire » pour m’occuper de mes affaires, de ma mère, pour régler la succession de mon père et pour gérer toutes les émotions « à vivre » suite à la perte de cette relation. Donc, pour les personnes qui vivent une situation similaire ou pour les personnes intéressées à aider les gens endeuillés, voici quelques-unes de mes suggestions.
Pour commencer, quand quelqu’un vous partage le décès d’une personne chère, avant de vous informer sur la manière dont cette mort est survenue, s.v.p. offrez à cette personne endeuillée votre sensibilité à sa souffrance et/ou vos sincères condoléances.
Madame Racine, TRA & spécialiste du deuil et auteure du livre Le deuil, une blessure relationnelle écrit : « La guérison du deuil a besoin d’être vécue en relation. » Voici donc les gestes et les moments de relation qui m’ont procuré un grand bien-être intérieur et qui ont contribué à soulager un peu ma douleur au cœur!
QUELQUES GESTES relationnels pour AIDER les ENDEUILLÉS :
QUELQUES RITUELS qui ont APAISÉ ma peine :
Au salon :
Aux funérailles (à l’église) :
À la maison :
Ceci dit, je souhaite vous partager que cet été, j’avais prévu commencer à écrire mon premier livre, soit un roman psychologique. Mais, après cet événement marquant, je suis plutôt inspirée à écrire sur le deuil d’une personne chère…
Un livre sur mon père pour vous partager la relation vécue avec lui et l’importance des rituels pour nous aider à passer à travers une telle épreuve de vie. J’y aborderai aussi l’héritage qu’il m’a laissé ainsi que tous les souvenirs qui reflèteront bien sûr notre relation… qui était imparfaite… mais, qui fut aimante, attachante et si importante pour moi. Ouf, cela m’amène à toucher qu’il me manque énormément… et à pleurer, avec vous!
Merci d’être là avec moi.
Voici d’autres MOYENS qui pourraient AIDER :
« Durant cette période de deuil, vous avez la responsabilité
de vous occuper de vos besoins.
J’entends souvent des endeuillés exprimer leur déception
face à l’attitude de leur entourage :
ils ne sont pas assez présents, ils sont maladroits, vous conseillent mal;
vous vivez un malaise parce que vous ne recevez pas ce dont vous avez besoin.
Pourquoi ne pas prendre en charge vos besoins, et les exprimer? »
~ Louise Racine, TRA
Donc, ce mois-ci, je vous souhaite le courage d’exprimer ce dont vous avez besoin afin de vous faire du bien!
Anne Mc Cready
TRA, Thérapeute en Relation d’Aide MD
Conférencière pour surmonter les épreuves
Téléphone : 514 903-2663
Mise à jour : Depuis 2016, je suis diplômée pour accompagner les endeuillés. Donc, si mon histoire vous rejoint et que vous ressentez le besoin d’être accompagné(e) et aidé(e), n’hésitez à m’appeler pour un appel découverte ou une consultation gratuite!
(offre aux nouveaux clients seulement)
LECTURES PROPOSÉES :
Brillon, Pascale : Quand la mort est traumatique, Les Éditions Quebecor, 2012
Jacques, Josée : Un baume pour le cœur, Corporation des thanatologues du Québec
Jacques, Josée : Les saisons du deuil, Les Éditions Quebecor, 2010
Racine, Louise ; sa trilogie / 3 livres : Le deuil, une blessure relationnelle; Accepter, laisser partir et choisir la vie; Renaitre et créer sa vie, Les Éditions du CRAM, 2011
RESSOURCES POUR LES ENDEUILLÉS :
Accompagnement du deuil (thérapie) avec un(e) TRA, Thérapeute en relation d’aide MD :
Tél. 514 529-6088 ou 1 877 932-2195 ; www.citrac.ca
Groupe de soutien disponible à Montréal, Longueuil et à Vaudreuil. Pour plus d’information, visitez l’ATRAAD.
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